On leur a vendu l’affaire comme une expérience à tenter une fois la quarantaine passée. On leur a raconté que leur couple pouvait sortir consolidé de la chose. Le pilates commençait à lasser, la perspective du marathon de Lausanne ou même de New York s’estompait mollement, les week-ends au chalet devenaient mortifères. Alors on les a encouragés, on leur a dit: il vous reste l’échangisme! Mais s’il n’est déjà pas facile d’échanger des mots avec ses semblables, il n’y a pas de raison qu’il soit plus aisé d’échanger des caresses, des corps, des sucs ou des sécrétions. (...) Si le sexe peut faire rire, il devrait aussi réussir à faire pleurer. Au petit matin, tout le monde se sépare bouleversé, entrechoqué. Et nous avec. (Maison Saint-Gervais)